AUTOLIB : Paris choisit Bolloré, ses 60 millions et sa BlueCar
La décision était attendue et depuis un mois au moins, tout le monde connaissait le vainqueur. La Mairie de Paris, indirectement puisque c'est en fait au Conseil syndical du syndicat mixte Autolib’ que revenait la décision finale, a retenu le projet de Vincent Bolloré pour le système d'Autolib qui sera mis en place fin 2012 dans la capitale et 40 communes franciliennes.
60 millions d'euros et 800 emplois sur la table
Face à lui, Vincent Bolloré avait des "débutants" : le consortium RATP-SNCF-Vinci Park-Avis qui avait choisi la Smart électrique (qui, elle, roule déjà !) et Veolia Transport alliée à Peugeot qui pouvait disposer de la iOn. Mais voilà, le groupe Bolloré a "mis sur la table 60 millions d’euros pour que la Ville de Paris n'ait pas à payer l'intégralité du vandalisme (estimé à 3 000 euros par an et par voiture) et personne ne pouvait suivre.
Ce qui a effectivement fait la différence, c'est le "désir"… Au sens freudien ? Le désir du groupe Bolloré de s'imposer sans (trop) se préoccuper des conditions économiques dans lesquelles le "contrat" serait passé, était évident et comme "il faut ce qu'il faut", il n'a pas hésité. Parallèlement à la prise en charge des différents rirsuqes à hauteur de 60 millions (c'est le chiffre officiel, mais quel est le chiffre réel ?), il s'est engagé à créer 800 emplois et 70 "espaces Autolib" implantés dans Paris et les villes adhérentes pour faciliter l'information et les abonnements. Comment pouvait-il ne pas "remporter la mise". Le pari n'en reste pas moins un peu fou : en effet, la BlueCar, le véhicule électrique 4 places de 3,65 m dont 3 000 exemplaires devront être mis à disposition des "Autolibeurs" avant la fin de l'année 2011, n'a qu'une existence sur le papier ou presque puisqu'une maquette a été présentée au dernier Mondial ! Elle devrait être produite en Italie. Les batteries (Lithium Métal Polymère), elles, existent déjà — c'est l'autre atout majeur du Groupe Bolloré — : elles sont fabriquées sur deux sites, en Bretagne et au Canada. Testées par Gruau qui en équipe son minibus électrique, elles ont fait la preuve de leur fiabilité.
3000 BlueCar, 1200 stations et un abonnement de 144 € par an
La BlueCar, dotée d’un GPS et d’un bouton d’appel, aura d'après ses promoteurs une autonomie de 250 km pour 4 heures de recharge. Elle sera disponible dans 1 200 stations. Il en coutera 144 € pour un abonnement annuel et 5 euros pour les premières 30 minutes. Le point mort de l'opération s'établit à 220 000 abonnés Autolib’. Ce chiffre a fort peu de chance d'être atteint en 4 ans comme semble l'espérer Vincent Bolloré même si, pour l'aider, la Mairie de Paris va débloquer des emplacements spécifiques dans la rue, réduisant d'autant le nombre de places de stationnement en surface. Peu importe sans doute que le Groupe perde quelques millions d'euros : Paris est une belle vitrine et Bolloré pourra vendre son système, sa voiture (et ses batteries) dans d'autres capitales.
Le "One Way" peut-il contribuer à "désengorger" Paris ?
Pour Autolib', c'est le principe du Velib qui a été retenu, le "one way". Autrement dit il sera possible de prendre une voiture dans une station et de la laisser dans une autre. Cela soulève une question à nos yeux essentielle : n'est-ce pas "jeter" 3 000 véhicules de plus dans le trafic alors que le premier objectif de l'autopartage eest de limiter le nombre de voitures dans la circulation ?
Autre question : comment va réagir la concurrence, Okigo, Caisse commune, Mobizen, Connect by Hertz ? Déjà Okigo annonce qu'il s'apprête à adopter le "One Way" … et même à aller plus loin. En donnant la possibilité de laisser la voiture dans n'importe lequel des parking Vinci ?
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